
Au début du printemps mille-neuf-cent-quatre-vingt-seize, j’ai posé un geste qui a déterminé le reste de mon existence. Un geste spontané, égoïste, lourd de conséquences, mais qui a assuré ma survie.
J’ai décidé de tout quitter pour refaire ma vie ailleurs. De mettre un terme à toutes mes relations, tous mes engagements, et de changer de continent. Carrément.
Une décision subite, irrévocable, qui a laissé mes proches de l’époque complètement anéantis.
J’avais mes raisons et je ne le regrette pas. Je me suis installée au Canada et j’ai fondé une merveilleuse famille depuis.
Mais ce qui me manque le plus, c’est le sourire de ma mère, quand elle se tenait debout sur le seuil de la porte. Je la revois encore avec ses beaux grands yeux pétillants, en train d’agiter joyeusement la main, persuadée de me revoir bientôt.
Un jour viendra où je ferai la paix avec mon passé.
Atlantide