
Ma mère était un esprit libre, hors du commun. Une femme d’exception dont la superbe folie, les récits de voyages pittoresques ont nourri mon imagination ; dont la tolérance, l’ouverture d’esprit, la puissance des réflexions ont marqué mon enfance.
Issue d’une famille ouvrière frappée par plusieurs drames successifs, elle avait fui sa région natale pour voyager. Surdouée, multi diplômée, promue à une brillante carrière de journaliste, elle possédait une érudition des plus impressionnantes. Sauf que sa liberté n’avait d’égale que son inextinguible soif de justice sociale. Et la société telle qu’elle est lui donnait la nausée, la répugnait.
La générosité de ma mère était telle que notre porte était constamment ouverte aux exclus, aux parias de la région.
Nous habitions un petit village de Bretagne, un hameau où elle s’était réfugiée, avec son bébé sans père dans les bras ; et où nous avons dû affronter la méchanceté, la bêtise humaine plus d’une fois.
Ma mère était un ange. Un ange déchu-déçu qui, un beau matin, a choisi de plonger dans le vide pour mettre un terme à ses souffrances. À sa trop grande solitude.
En grandissant, j’ai voulu oublier cette femme merveilleuse. J’ai voulu fuir – quitter – renier tout ce qu’elle m’avait inculqué. Je voulais une vie normale ; un quotidien sans combat, sans confrontation. Des projets réalistes, des objectifs faciles à atteindre.
J’ai abandonné mes rêves pour choisir un métier conventionnel, et je me suis créé un nouveau cercle d’amis. Bravo ! J’étais devenue un parfait petit mouton de Panurge.
Vingt ans à faire semblant pour que l’on m’apprécie. En vain, puisque ce n’était pas moi.
Et puis un beau jour, va savoir pourquoi, je me suis réveillée et j’étouffais. Ma vie pesait si lourd sur ma conscience que j’ai dû m’enfuir. Quitter ma fausse existence. Je n’avais plus qu’une seule envie : redevenir moi-même.
Alors je me suis rendue compte que la tragique histoire de ma mère n’avait rien à voir avec ce sublîme héritage, cette merveilleuse imagination / fantaisie qu’elle m’avait lèguée. Que la renier, c’était renier ma propre identité.
Ce jour-là, j’ai définitivement remisé ma peau d’âne aux oubliettes, et je me suis enfin autorisée à être heureuse.
Atlantide
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